vendredi 17 juillet 2009

Récit de l'accouchement

Voilà enfin le récit de l'accouchement! Je vais essayer de résumer pour qu'il puisse être lu par un maximum de personnes jusque le fin!

Le 25 mai 2009 :
Nous sommes à J+2. Je dois me rendre à la maternité pour des examens et faire un état des lieux de mon col et de Bébé. J'appelle vers 9 h du matin. la sage-femme en chef me répond de ne pas passer avant 11 h car beaucoup de femmes sont en train d'accoucher! est-ce le début de la grosse chaleur qui a entrainé cela?
J'aarive seule à 11 h. Je dois passer une échographie mais l'attente est estimée à 2 heures. Je décide donc de rejoindre mon mari à Châtelet qui est parti s'acheter un costume pour son futur job.
Nous allons ensuite déjouner et revenons à la maternité à 14 h. La sage-femme nous demande de revenir dans une heure et une gynécologue urgentiste me fera l'achographie. 
Nous sommes donc repartis boire un verre mais notre patience commence à s'effriter.
A 15 h, nous arrivons et nous sommes invités à attendre l'échographiste.
Celle-ci nous accueille à 16 h passées.
Le diagnostic est le suivant : il y a quelques traces de calcification sur le placenta mais ceci n'est pas du tout inquiétant à ce terme. Par contre; le liquide amniotique n'est pas très abondant.
Elle nous invite à faire un monitoring, un toucher vaginal et une amnioscopie. Au vu des résultats, le gynécologue de garde décidera de déclencher tout de suite ou non.

Nous allons donc consulter l'une des sage-femmes de garde. Un autre couple attend dans le couloir. Nous discutons avec eux. La dame a perdu les eaux la nuit et est donc gardée en salle de prétravail. Nous attendons tous qu'une salle se libère.
Puis, tout à coup, une femme se met à hurler : "J'ai trop mal, je veux la péridurale". L'anestésiste arrive entre temps. Je l'entends lui crier : Respirer et ne bouger plus, sinon je ne peux pas vous piquez"...Et encore des hurlements...
Une sage-femme arrive et nous installe avec l'autre couple dans une salle de prétravail (deux lits avec des monitoring).
Je reste sous monitoring pendant une heure : j'ai des petites contractions toutes les 10 minutes, rien d'exceptionnel!
La sage-femme de garde revient et me fait un toucher vaginal. Mon col est fermé à l'intérieur bien que court.
Elle nous dit que je peux partir et revenir le lendemain pour le dépôt d'un gel.

Avec mon mari, nous sommes un peu choqués de l'attitude de la sage-femme en chef surtout après notre bonne collaboration et toutes ces heures d'attente.

Nous rentrons et en chemin notre colère s'accentue. Et où est l'amnioscopie? Et la discussion avec le gynécologue?
Il est 20 heures quand nous rentrons chez nous...Le temps est orageux et n'arrange pas la situation...Nous sommes sur les nerfs.

Je passe une nuit agitée car je suis anxieuse vis-à-vis de l'accouchement : moi qui voulais un accouchement physiologique, je n'avais pas prévu cela.

Le 26 mai 2009 :
J'appelle la maternité à 9h pour leur expliquer mon cas et mon ressenti par rapport à la veille.  Une sage-femme m'écoute puis appelle une de ses collègues pour avoir des informations sur mon dossier. J'entends une phrase qui me déroute un peu : "Oh cette femme a besoin d'être pouponnée, dis-lui de passer à la maternité".
Je suis déjà énervée à cette allusion...Je ne cherche pas à être pouponnée, mais à avoir des informations sur les tests de la veille.
Une des sages-femmes qui m'avait suivi pendant la grossesse me demande de passer à la maternité à 11 h.
Nous arrivons donc à la maternité vers 11 h (mes valises sont depuis la veille dans la voiture).
Nous rencontrons alors une autre sage-femme (Cécile) qui nous explique un peu mieux ma situation. Elle s'excuse pour la veille.
J'ai peu de liquide amniotique selon l'échographie de la veille. Cela signifie donc que :
- soit j'ai perdu du liquide et donc il va falloir intervenir car bébé n'est plus dans un milieu protecteur
- soit j'en ai peu et il va falloir surveiller les contractions car bébé peut souffrir. En effet, le liquide amniotique permet de limiter l'effet de la contraction de l'ut"rus sur bébé. Bébé risque donc de souffrir davantage à chaque contraction.

Vers 12h, Cécile me pose donc un gel à base de prostanglandines car mon col est encore  fermé.
Je suis placée sous monitoring dans la même salle de prétravail que la veille.
Au bout de 2 h, la sage-femme analyse mon col : il a muri et est dilaté à trois. En attendant, j'ai pu effectivement commencer à ressentir des contractions dans le ventre et les reins (bébé est toujours en position postérieur).

Cécile nous demande d'aller faire une prise de sang et d'aller déjeuner.
Je me lève et en sortant dans la rue, je commence à sentir les contractions. Mon réflexe est de d'appuyer mes mains sur un mur et de danser la danse du ventre en respirant : c'est un soulagement garanti!
Nous allons dans une petite boulangerie pour manger un sandwich. Je ne mangerai rien à part quelques bouchées d'un pain au chocolat.
EN allant faire la prise de sang au laboratoire qui est située à 10 minutes, je continue à danser la salsa...
Résultat : je mettrai une heure à faire l'aller et le retour entre la maternité et le laboratoire.

Nous revenons en salle de prétravail. Cécile me ramène un ballon et un tapis pour pouvoir prendre appui durant les contractions.
Là, je n'ai plus la notion du temps. J'ai géré les contractions en prenant appui sur le mur ou bien en me mettant à genoux en appui sur le bord du lit.
Le ballon ne me soulage pas pendant la contraction, mais plutôt entre les contractions.  J'appuyais ma tête dessus en position à genoux et je balançais pour me détendre
Quand l'envie me prenait d'aller aux toilettes, j'attendais le train de contractions (plusieurs contractions à une minutes d'intervalle puis repos) avant de faire pipi...c'est très bizarre de se retrouver à quattre pattes aux toilettes pendant la contraction.

Cécile m'avait posé un cathéter fermé. Vers 17 h, on m'a injecté des antibiotiques à l'aide de ce cathéter contre le streptocoque B.

A 20 h, il y a un changement de service. Cécile me laisse donc et c'est Isabelle qui la remplace.
On m'examine : je suis toujours dilatée à 3 bien que la  tête de bébé appuie fortement.

Je gère encore bien les contractions. Nous changeons de salle pour passer en salle de naissance. J'ai toujours un sourire aux lèvres.

22 h  : la nuit est tombée, mais mon col est toujours à 3. J'ai à présent des contractions dans le ventre, les reins et les cotés des cuisses...
Pour me soulager, je me lève et me suspend à zhom en faisant la danse du ventre...Entre deux séries de contraction, je m'assois sur le ballon et j'ai envie de dormir (les fameuses endorphines).
Je prends une douche dans la baignoire (je ne peux pas prendre de bain car j'ai un streptocoque B).

23 h : toujours dilaté à 3...Je commence à fatiguer et à penser à la péridurale. La sage-femme m'encourage et me dis : "allez, on attend une heure et on voit comment le col évolue". Entre temps, je suis sous monitoring mais je peux me déplacer...Le coeur de bébé bat correctement.

00 h  : mais c'est pas possible...toujours dilaté à 3...GRRRRR!
La sage-femme me dit qu'elle est étonnée, qu'elle peut faire le tour de la tête de bébé avec sa main mais ce col ne lâche pas!
Allez, je patiente encore une heure!

1 h : la sage-femme revient et me dit que le col est toujours à 3. Elle me dit également qu'elle ne va pas me laisser gérer les contractions encore pendant toute la nuit car je commence à fatiguer et elle s'inquiète aussi pour le bébé...Bon de toute façon, je demande une péridurale soft...Je suis très déçue par l'issu des évènements mais je veux avoir de la force pour l'expulsion...Je commence à avoir peur des forceps et de la césarienne!

2 h : La péridurale est posée, ainsi que la dose d'ocytocine. Je n'ai rien senti concernant la pose de la péri et l'anesthésiste a été adorable.
Je suis donc allongée sur le lit d'accouchement avec la perfusion d'ocytocine et la péridurale. La sage-femme me demande si je sens encore les contractions. Compte-tenu de la concentration très faible de la péridurale, elle n'est pas sûre qu'elle soulage beaucoup.
Je ne sens plus vraiment les contractions mais mes jambes flageolent. C'est l'émotion! Je ne supporte pas d'être allongée  sur le dos avec la péridurale et l'ocytocine..La sensation de ne rien maîtriser!
Je respire un peu et essaye de me reposer.
Vingt minutes plus tard environ  : Une énorme douleur me prend : je descend de la table d'accouchement et me mets en position accroupie au bord de la table pour soulager la douleur.
Mon mari voit du sang couler entre mes jambes et décide d'appeler Isabelle. Je lui crie de rester avec moi le temps de la douleur.
Isabelle arrive et me demande de remonter sur la table. J'ai mal et j'ai du mal à y remonter. Elle me dit alors : "Anna, tu es en train d'accoucher, remontes sur la table". Je précise que dans la salle de naissance, la lumière a toujours été tamisée.

Je remonte et me place en position à genoux, en m'appuyant sur la partie montante de la table.
Ensuite, je me souviens juste des contractions qui arrivent, des gémissements que je faisais entre chaque train de contractions.
Au premier train, j'ai crié : "j'ai mal au cul"..Oui, cette douleur qui nous prend comme si nous voulions évacuer une selle mais sans y arriver...alors je pousse.
Je ne poussais pas assez longtemps au début. La sage-femme me dit : "tu peux toucher, on sent la tête"... Et moi je lui réponds : "non, je ne sais pas"Bizarre la fille..
Puis je décide de pousser plus longtemps comme elle me le conseille et au bout de 5 poussées, j'entends la sage-femme me dire que le bébé est arrivé.
Elle s'exclame : "oh, mais il est tout en longueur".
Elle me le glisse sous les jambes. Je me retourne en position dorsale sur la table et j'examine enfin ce petit être qui commence à chouiner. On me le place sur le ventre. La puéricultrice qui a été active également lors de l'accouchement essuie ce petit bout. 
Il est 3 h 04 quand Gabriel Emile nait.
Je le tiens donc dans délicatement et je sens que le cordon ombilicale est tendu. Je ne peux pas tirer ce petit être plus haut vers moi pour le moment. Isabelle demande après quelques minutes à Zhom de clamper le cordon.
Gabriel est déjà en train de téter ses mains. A cet instant, je n'arrive pas à avoir d'émotions. Je suis fatiguée, j'ai du mal à croire que l'accouchement est terminé et que babinou est là.
Christelle la puéricultrice nous aide à donner la première tétée. Elle nous annonce que bébé est un gros tétouilleur et qu'il est très tonique.
Après une bonne heure environ, Gabriel part avec Zhom et la puéricultrice pour le test d'Apgar.
Mon mari revient 5 minutes plus tard en courant et en s'écriant : il fait 51,5 cm pour 3,1 Kg.

Entre temps, le placenta est sorti quelques minutes après la naissance de Gabriel.
Isabelle m'annonce que j'ai une déchirure en étoiles et qu'elle doit me suturer. ET là, je réagis comme une idiote. A chaque point, je ferme systématiquement les jambes. Ce n'est pas excessivement douloureux, je dirais que c'était plus la peur de la suture qui accentuait la douleur.
Je ne connais pas le nombre de points..je sais juste que ma déchirure n'était pas grande.
Isabelle a peur d'oublier des points car je continue à saigner.
A 5 heures, on m'apporte un petit déjeuner léger et je rejoins une chambre double.
Zhom rentre à la maison et je lui parle de la fameuse boite à papa.
Je m'endors dans la chambre, fatiguée et en jetant un oeil à ce petit être que nous avons nommé Gabriel...

Sept semaines après l'accouchement, je m'en veux toujours d'avoir demandé la péridurale. Mais n'est ce pas ce petit coup de pouce qui a aidé le col à lâcher?
Ou bien le col aurait-il lâcher de lui-même?
On ne peut pas le savoir. Ce dont je m'aperçois, c'est que j'ai eu un accouchement en accord avec mes premières attentes qui étaient d'être active..
Une surinformation m'a conduit à idéaliser l'accouchement physiologique et à rejeter la péridurale.
Je ressens encore l'accouchement comme un échec par rapport à mes attentes finales sans doute trop contraignantes et qui ne prenaient pas en compte un déclenchement.
Si j'ai donc un conseil à donner, c'est celui-ci : avoir un projet de naissance est une chose, imaginer un accouchement parfait en est une autre.
On ne maitrise pas son corps, on ne choisit pas l'instant de la naissance...Il faut laisser de la place à l'imprévu et agir au mieux en fonction de ses attentes!;)

2 commentaires:

  1. merci pour ce recit 5 ansapres c est comme si j y ete.Cadonnevraiment envie........... dadopter !

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  2. "Il faut laisser de la place à l'imprévu et agir au mieux en fonction de ses attentes!;)"

    la vie nous ramène dans un présent qui n'est pas forcement celui que nous avions imaginé...
    Merci pour ce partage

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